C’est une des plus grandes figures de la religion catholique qui s’est effondrée en 2024. 17 ans après sa mort, l’abbé Pierre a été ciblé par plusieurs accusations d’agressions sexuelles. Les témoignages accablants, revenant sur des faits datés entre les années 50 et 2000, n’ont pas manqué de provoquer une onde de choc au sein de la communauté chrétienne alors que le Vatican était au courant des accusations contre le célèbre prêtre.

Suite à cela, la Fondation Abbé Pierre a officiellement changé de nom en janvier 2025 pour la Fondation pour le logement des défavorisés. Mais si l’on croyait l’affaire terminée, cela est loin d’être le cas.

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Le fondateur de la fondation Emmaüs en 2004 ©AFP - Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP

L’abbé Pierre : les langues continuent de se délier

Ce mercredi 9 juillet 2025, le rapport du cabinet spécialisé Egaé fait état de 12 nouveaux témoignages contre l’abbé Pierre. L’hebdomadaire La Vie affirme que ces nouvelles victimes présumées ont contacté la ligne d’écoute qui avait été mise en place par Emmaüs entre janvier et juillet 2025.

Caroline de Haas, co-fondatrice du groupe Egaé, a alors déclaré : « La spécificité de ces nouveaux témoignages tient dans le nombre important de mineurs ». En effet, sur les 12 témoignages, 7 proviennent de mineurs au moment des faits reprochés. Parmi elles, deux sœurs qui ont décidé de prendre la parole.

L’une d’elles a « fait état d'une masturbation de l'abbé Pierre sur son sexe alors qu'elle venait d'avoir 11 ans » dans les années 70. L’autre a « confié avoir subi une fellation forcée à ses 15 ans ».  Un autre affirme avoir subi « au moins trois faits de violences sexuelles » lorsqu’elle n’avait que 10 ans dans les années 90. Une autre témoigne d’un « contact entre ses cuisses, sous sa jupe » alors qu’elle voyageait dans le même wagon que l’abbé Pierre en 1953, lorsqu’elle n’avait que 17 ans. Mais à son arrivée, les sœurs qui ont pu l’accueillir « lui ont dit qu’elle avait tout imaginé » comme le rapporte le cabinet.

Un dispositif de réparation financière à destination des victimes mis en place

Emmaüs a publié un communiqué annonçant la mise en place d’un dispositif de réparation financière à destination des victimes. Ce dispositif qui a été conjointement mis en place avec la Conférence des évêques de France (CEF), sera opérationnel à partir de septembre 2025. Il « sera entièrement financé par les fonds propres du mouvement Emmaüs et ceux de la CEF » sur le principe de « responsabilité partagée ».

Emmaüs a affirmé que l’Inirr, s’est engagée à « prendre en charge la réparation pour les trois victimes de l’abbé Pierre qui l’ont déjà contactée ». Une réparation financière pouvant aller jusqu’à 60 000 euros.

Emmaüs a, depuis les premières accusations, ouvert en interne une commission de recherche dont le rapport est attendu en 2027.